Il n’est pas courant de rencontrer des personnes qui ont transformé leur activité d’enfance préférée en carrière. Scott Hill est l’une d’entre elles.
Ayant toujours adoré le hockey, Scott a comme objectif de faire revivre le jeu un match à la fois. Nous l’avons rencontré entre deux matchs à l’événement AuJeu! de Vacouver, au Coquitlam Centre, pour discuter de ce qui le motive et lui demander si la Coupe Stanley reviendra un jour au Canada.
Alors, d’où vous est venue l’idée pour AuJeu!?
Eh bien, c’est une histoire en deux parties. La première a commencé lorsque j’ai terminé mon MBA. Je voulais vraiment travailler dans le sport professionnel et je ne trouvais pas d’emploi. J’avais 25 ans, j’ai proposé ma candidature aux 30 équipes de la LNH, mais aucune équipe n’embauchait à ce moment-là. Je désirais accomplir quelque chose dans le monde du hockey, parce que c’était ma grande passion. La deuxième partie, c’est que j’ai toujours adoré jouer au hockey de rue. Je jouais avec mes frères à Kingsville, en Ontario – notre petite ville natale de 5 000 habitants. Durant mes années à l’université, j’étais connu comme le grand passionné de hockey. J’étais président du club de hockey et j’organisais des tournois de hockey sur glace.
Après avoir reçu mon diplôme, j’ai vu la possibilité de lancer un tournoi de hockey de rue. J’ai réalisé qu’il y avait plus de joueurs de hockey de rue que de joueurs de hockey sur glace au Canada. J’ai donc préparé un plan d’affaires et fait une proposition à la LNH. Ce fut tout un processus, mais j’ai fini par obtenir leur soutien et j’ai ensuite mobilisé ce concept pour créer un festival sportif national bâti sur le hockey de rue. Ça fait maintenant 12 ans et chaque journée est très exigeante. Mais, vous savez, je n’étais qu’un grand passionné de hockey voulant faire une différence dans le monde du hockey. J’ai vu une occasion, j’étais assez naïf pour croire que je pourrais le faire, et c’est ce qui est arrivé.
L’événement décrit l’importance de « reprendre la rue » – qu’est-ce qui fait que le nombre de participants et d’événements pour le festival AuJeu! augmente année après année?
Le slogan « reprendre la rue » est une initiative pour encourager les gens à jouer de nouveau. Lorsque nous avons commencé en 2002, il y avait beaucoup de publicité et de critiques négatives, particulièrement à Toronto, concernant un règlement qui empêchait les enfants de jouer dans la rue. La même chose s’est produite à Halifax. Nous avons donc profité de cette lancée et le slogan est devenu notre façon de dire aux politiciens du pays que les enfants devraient pouvoir utiliser la rue pour pratiquer leur sport favori, comme partout ailleurs dans le monde. En Amérique du Sud, ils jouent au soccer. Aux États-Unis, ils jouent au basketball. J’ai vécu à Taïwan et ils jouaient au baseball. Au Canada, nous jouons au hockey. Nous rappelons seulement aux enfants que c’est bien de jouer et nous offrons la possibilité de le faire de façon organisée.
Pourquoi y a-t-il autant de joueurs professionnels dans vos événements?
Eh bien, je pense simplement que c’est parce qu’ils aiment jouer. Par exemple, la semaine dernière à Kelowna, Curtis Lazar a participé. C’est un champion de la Coupe Memorial, le capitaine de l’équipe qui a remporté la Coupe Memorial, un joueur actuel des Sénateurs d’Ottawa, et le capitaine d’Équipe Canada (champions du monde juniors). Il a simplement créé sa propre équipe et il avait vraiment les pieds sur terre. Nous ne voulons pas mettre en valeur la célébrité; chaque personne n’est qu’un simple joueur de hockey de rue. Et la plupart des joueurs de la LNH ont commencé comme tout le monde – c’est-à-dire en jouant dans la rue.
Parlez-nous de la Coupe Redwood. D’où vient ce nom?
Avec la Coupe Redwood, nous avons voulu créer un trophée pour un tournoi que n’importe quel Canadien peut remporter. Nous l’avons conçu de façon à ce qu’il ait la même taille que la Coupe Stanley, donc quand une équipe gagne, les joueurs peuvent le soulever au-dessus de leur tête avec leurs mains bien hautes. Il porte le nom de la rue où j’ai grandi – Redwood Road. Il rend hommage à mes parents et mes frères, et il gagne en popularité. Les gens ne veulent pas jouer pour gagner de l’argent ou des prix, ils jouent pour remporter cette coupe.
Diriez-vous que c’est typiquement canadien? Avez-vous des projets d’expansion?
Je crois qu’il y a quelque chose d’unique au Canada avec le hockey de rue. Même si ça pourrait fonctionner dans certains marchés aux États-Unis, la marque « hockey night in Canada » est spécifique au Canada, donc ça ne pourrait pas avoir le même impact. Mais il ne manque pas de possibilités d’expansion au pays. Nous avons 18 villes de plus au Canada qui ont demandé à tenir cet événement. Nous cherchons même à étendre le concept à d’autres sports – avec le soccer et le basketball de rue.
Quel genre de conseil pouvez-vous donner à quelqu’un qui cherche à lancer son entreprise pour réaliser ses rêves?
Vous devez certainement avoir le sens des affaires si vous voulez démarrer une entreprise. Vous devez comprendre votre marché et bâtir un plan. Par la suite, vraiment, vous devez simplement croire en vous et ne jamais abandonner. Nous entendons toujours ces clichés concernant tous ces gens négatifs qui vous décourageront. Mais si vous croyez vraiment pouvoir accomplir quelque chose, et si vous n’écoutez pas ceux qui disent que vous ne pouvez pas le faire, vous réussirez. J’aime mon rôle d’entrepreneur. Mais ce que j’aime le plus avec AuJeu!, c’est que ça touche un très grand nombre de Canadiens à un niveau très intime. Ça vaut vraiment le coup. Même en ce moment, dans notre 12e année, nous faisons face à des défis. Nous avons des partenariats qui se font et se défont, et nous devons apprendre à évoluer dans ce contexte.
Alors comment trouvez-vous le bon partenaire?
En fait, un excellent partenariat nous donne la possibilité d’utiliser les ressources de l’entreprise pour rehausser le programme. Quand on regarde une excellente marque comme Scion, on voit un créneau, un produit qui s’adresse à un jeune public, et des voitures agréables à conduire, raisonnablement abordables, qui gagnent toujours en notoriété dans une grande partie du pays. Donc, ce que nous offrons à nos partenaires, en plus d’un jeune public masculin présent dans l’ensemble du Canada, c’est la fidélité et l’amour. Avec Scion, qui peut participer en présentant ses super voitures à côté de notre aire de jeu, et offrir à notre public la possibilité de les essayer durant tout le week-end, nous avons un excellent partenaire. Ça fait du festival AuJeu! une expérience extraordinaire.
J’imagine que c’est bien de pouvoir transporter deux gros sacs de hockey dans le coffre d’une tC! Alors, à quoi ressemble l’avenir pour AuJeu! et Scott Hill?
Eh bien, c’est une question que je me pose chaque jour… après avoir accompli ce que je rêvais d’accomplir. En fait, je dois décider pendant combien de temps je veux poursuivre l’aventure. Je pourrais me retirer à un certain moment, parce que j’aurai l’impression d’avoir contribué pleinement. Mais pour le moment, les affaires continuent. Il s’agit de notre dernier événement de l’année, la prochaine étape est la Coupe Redwood à Lethbridge et nous allons offrir un très bon spectacle. Par la suite, nous rencontrerons nos partenaires pour commencer à discuter de 2016 et des années suivantes.
Et puisque nous discutons de hockey, pensez-vous que nous reverrons une équipe canadienne remporter la Coupe Stanley?
Pour nous, fans des Leafs, il y a longtemps que nous n’avons pas célébré, mais Calgary et Edmonton ont fait de bons choix au repêchage et de bons échanges. Mais l’avenir s’annonce prometteur, surtout à Edmonton avec le nouvel amphithéâtre. Je suis donc certain que nous pourrons bientôt soulever la coupe une fois de plus. Mais je parle des équipes canadiennes
« en général », bien sûr.